Lettre ouverte

Publié le par Beziers Citoyens à Gauche

Groupe de soutien aux Roms


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ABCR, ATD Quart Monde, Appel des Cent, ATTAC Béziers, CIMADE Béziers, CGT travailleurs sociaux, FCPE Béziers, France Algérie, FSU, LCR Béziers, « Les verts Béziers », Parti communiste Béziers, Parti Socialiste section Béziers-Sud, Parti socialiste section Béziers-Nord, Pastorale des migrants, SUD-Education.
 
Correspondance :
 ABCR
Maison de la Vie Associative – boîte 18 -
Rue du Général Margueritte
 34500 BEZIERS
 
Béziers le 02 janvier 2008
 
 
 
Lettre ouverte concernant la situation des familles Roms résidant aux portes de Béziers
 
 
à
 
Monsieur le Préfet de l’Hérault
Monsieur le Sous-Préfet de Béziers
Monsieur le Président du Conseil Général
Monsieur le Maire de Béziers
 
 
   
Messieurs,
 
 
 Aux portes de Béziers vivent dans d’effroyables conditions, depuis plus de deux ans pour certaines d’entr’elles, des familles d’origine Rom, femmes et enfants essentiellement : à Rebaut le Bas 46 enfants et adolescents et 21 adultes, à Cantagal une quinzaine d’enfants et adolescents ainsi qu’une dizaine d’adultes, sans oublier au lieu dit Mercorent une cinquantaine d’adultes et enfants, de nationalité roumaine.
Nous n’avons eu de cesse d’informer toutes les institutions concernées de l’extrême précarité dans laquelle s’enlisent ces familles.

Nous devons constater aujourd’hui que vous n’avez pas pris conscience de leurs ahurissantes conditions de survie : nourriture insuffisante, pas d’eau pour certaines familles, pas d’électricité pour d’autres, ni eau ni électricité parfois … pas de chauffage pour une famille, et l’hiver qui est là …
Le soutien de l’Aide Sociale à l’Enfance, d’associations et partis politiques regroupés au sein d’un Collectif de soutien, de particuliers, ont permis, depuis 18 mois au moins, de faire face modestement à cette situation d’extrême dénuement, d’assurer un suivi sanitaire, de scolariser tous les enfants, d’en assurer le transport, de faire face aux besoins élémentaires : gaz (29 euros la bouteille, 18 familles …), produits d’hygiène, Banque Alimentaire hebdomadaire, cartes de laverie pour l’hiver, sans parler du suivi juridique (statut d’apatridie essentiellement) assuré par la Cimade et des sommes considérables dépensées à ce titre (voyages à Paris devant l’OFPRA), sans parler des travaux minimum pour réparer des bicoques/maisons, où les portes ne ferment pas, où les toitures fuient ou même menacent de s’écrouler …

Mais aujourd’hui nous devons également constater que l’aide de l’ASE s’avère insuffisante, d’autant qu’elle est même minorée des frais de cantine pour les enfants, que le soutien des particuliers s’effrite.
Nous avons tenu, avec l’espoir que les droits fondamentaux de tout être humain, indépendamment de son origine ethnique ou de sa situation administrative seraient finalement pris en compte.
Ce n’est pas le cas.

Si aujourd’hui, en plein froid, vous abandonnez ces femmes et enfants est-ce donc que la situation, que vous ne pouvez pas méconnaître, vous paraît tolérable ?
Jusqu’à quand faudra-t-il attendre de l’autorité administrative une réponse à leur demande d’autorisation de travailler ?

Combien de temps faudra t-il attendre pour que la Mairie de Béziers accepte et prenne à sa charge l’accès de ces familles à l’antenne biterroise de la Banque Alimentaire ?
Depuis 18 mois elles se heurtent au silence voire au mépris de ceux qui ont le pouvoir de décider de l’amélioration de leur sort.
Faut-il en conclure que les laisser moisir dans cette situation, leur refuser toute aide, tout projet de sédentarisation digne, n’est qu’un calcul qui vise à les dissuader de toute velléité d’installation et les contraindre à partir ?
 
Avec insistance nous en appelons encore à vous pour que cesse cette violence sociale comme nous en appelons à tous pour combattre la stigmatisation et l’exclusion des plus démunis.

Publié dans Les enjeux

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